Ironiquement, source est ceoworld.biz

Le chaos climatique est déjà bien là, et s’aggrave d’année en année. Le nombre des catastrophes liées à l’augmentation de la concentration de gaz à effet de serre (GES) dans l’atmosphère s’accélère : canicules, sécheresses, famines, réfugié.es climatiques, pluies diluviennes, inondations, cyclones, fonte des glaciers, de la calotte du Groënland et de l’Antarctique… Tout arrive encore plus vite que prévu.

Les « élites » aggravent la crise

Face à cela, et tout comme les précédentes échéances, la grand-messe de la COP 28 n’a pas été capable de décider de mesures contraignantes pour en finir avec les énergies fossiles. Pourtant, toutes les organisations écologistes, ainsi que des organisations fort peu révolutionnaires comme le GIEC, l’Agence Internationale de l’Energie (AIE) et même l’ONU, ne cessent d’alerter et en particulier, d’insister sur la nécessité d’arrêter de produire des combustibles fossiles dès maintenant. L’AIE avait même, dès mai 2021, prescrit un arrêt immédiat des forages et des recherches pour le pétrole, le gaz et le charbon.

Or les décisions politiques concrètes vont dans le sens opposé, et les choix criminels ne sont pas faits que par des climato-négationnistes patentés façon Trump ou Bolsonaro : Biden a autorisé de nouveaux forages pétroliers dans le Golfe du Mexique[1], et le premier ministre britannique Rishi Sunak a fait de même pour la mer du Nord[2], tandis que Macron met l’appareil d’Etat français au service de Total, qui a lancé plus de 20 nouveaux projets pétroliers et gaziers dans le monde, notamment ses forages en Ouganda et son calamiteux pipeline chauffé conduisant jusqu’à la côte de Tanzanie, un projet qui piétine aussi les droits des populations locales, en plus de la faune et de la flore de cette vaste région[3].

Les énergies fossiles… et bien au-delà

En fait, les décisions d’investissement en matière d’énergie sont toujours prises avec des conséquences à très long terme (avec une rentabilité calculée sur 40 à 60 ans pour le pétrole ou le gaz), et les choix criminels faits aujourd’hui signifient une aggravation énorme de la production de GES et des conséquences climatiques allant bien au-delà des 2°C de hausse des températures moyennes à la fin du siècle. Sans même parler des 1,5°C évoqués comme l’objectif souhaitable par l’accord de la COP 21 (Paris, 2015), déjà hors de portée.

Les peuples n’ont jamais leur mot à dire : les choix sont faits par une petite minorité de capitalistes et de gouvernements à leur service. L’aggravation de la situation est due, au premier chef, aux capitalistes des industries fossiles, qui refusent obstinément d’arrêter de nous conduire au désastre absolu. Mais c’est l’ensemble des capitalistes et de la classe des ultra-riches dans le monde qui est, de façon extrêmement prédominante, coupable du réchauffement, par son mode de consommation de luxe, mais aussi vu ses placements financiers, qui renforcent les industries productrices de GES.

Les capitalistes et les ultra-riches, vrais coupables

L’inégalité des pays dans la responsabilité de la catastrophe déjà en cours est bien connue et reconnue. Mais celle des classes sociales est au moins aussi frappante, et fait l’objet d’études récurrentes depuis quelques années : ce sont les ultra-riches qui portent la culpabilité de la crise climatique[4]. Ce sont donc eux qu’il faut mettre hors d’état de nuire, en commençant par les exproprier. Mais comment y parvenir sans révolution ? C’est là toute la question : l’urgence écologique implique l’urgence de la révolution.

La question du chaos climatique en cours, et celle tous les aspects de la crise écologique (disparition accélérée de la biodiversité, pollution des airs et des eaux, productivisme agricole, surpêche, plastique qui vient finir dans les organismes marins…) doivent être prises à bras le corps. Faire face à ces enjeux nécessite une stratégie de mobilisation et un programme politique à la hauteur.

Mettre ces questions au cœur du programme révolutionnaire

De ce fait, tout un pan des organisations d’extrême gauche, notamment en France, est totalement hors-jeu, lorsqu’elles laissent de côté ces questions, ou se contentent de dire que les travailleurs pourront y répondre par la révolution. Il faut, dès maintenant, s’atteler à ces questions, et faire les bons choix politiques, programmatiques et stratégiques, notamment pour mieux lutter dès maintenant. En France, le développement des Soulèvements de la Terre est, de ce point de vue, une excellente nouvelle.

Mais il faut aussi repenser la stratégie révolutionnaire, au plan national sans doute, mais également au plan mondial, car la crise écologique et climatique est bel et bien un phénomène mondial. Les alliances doivent être revues et élaborées soigneusement, notamment entre le prolétariat mondial, (sans lequel aucune révolution socialiste n’est possible) ; la jeunesse, concernée au premier chef (par son avenir sur cette Terre) ; les classes moyennes conscientes de ces questions ; et les peuples premiers (pour qui ces combats sont une priorité quotidienne).

La LIT comprend cette nécessité et a fait le choix de mettre cette lutte au cœur du combat communiste et révolutionnaire international. Les questions écologiques (en particulier climatiques) doivent figurer au premier plan du programme de l’indispensable révolution mondiale.


[1] https://www.france24.com/fr/info-en-continu/20230930-biden-autorise-de-nouveaux-forages-p%C3%A9troliers-dans-le-golfe-du-mexique

[2] https://www.lemonde.fr/international/article/2023/07/31/au-royaume-uni-rishi-sunak-annonce-qu-au-moins-cent-nouveaux-permis-d-exploitation-de-gaz-et-de-petrole-seront-delivres-en-mer-du-nord_6183960_3210.html

[3] https://survie.org/themes/economie/multinationales/article/ouganda-total-a-commence-les-forages-dans-le-parc-naturel-des-murchison-falls

[4] Pour la France, on peut notamment se référer à l’étude faite par Oxfam et Greenpeace en 2022 sur l’empreinte carbone des milliardaires : https://www.greenpeace.fr/espace-presse/inegalites-climatiques-lempreinte-carbone-vertigineuse-des-milliardaires/